Histoire protestante
de Saint Denis les Rebais


1520- 1525     La Réforme se développe à Meaux sous l’évêque Briçonnet grâce à Lefèvre d’Étaples et Farel.

1525-1546      Malgré la dispersion du Cénacle, et le jugement de l’évêque, les idées évangéliques se propagent de maison en maison. En 1546, la première église Évangélique de France est dressée dans le marché, selon le modèle de celle de Calvin.14 membres seront brûlés sur la place.

1546-1560      La Réforme atteint la région de Saint- Denis Les Rebais en raison de l’accueil de familles chassées de Meaux, des nombreux tisserands et marchands de toiles travaillant avec les commerçants meldois et du seigneur protestant de Chalendos très proche, rallié à Condé de la Ferté-sous Jouarre, le chef du parti huguenot en France.

1598                L’Édit de Nantes préparé à Montceaux les Meaux, par Forget, seigneur de Fresnes sur Marne, et secrétaire du roi accorde aux protestants deux temples publics :Nanteuil-Chermont et Mortcerf. Depuis 1595, les pasteurs itinérants enregistrent les baptêmes et les mariages qui ont lieu dans les temples et les chapelles des seigneurs (Touquin, Lumigny, Chalendos, La Ferté-sous Jouarre). On peut consulter les registres à la mairie de Mortcerf.

1685                Révocation de l’Édit de Nantes.De nombreuses familles partent à l’étranger vers la Suisse et l’Allemagne (plus de 40 personnes : Jolly, Ducorbier, Lefebvre, Dupuis, Maqueret, Lemaire, Savery, Thierry) Isaac Jolly a été bourmestre de Neu-Isenburg, près de Francfort, 6 fois à partir 1702. Jules Jollly, professeur de Droit, ministre de Bismarck, a préparé l’armistice avec la France au château de Ferrières en Brie en 1871, et signé le traité à Versailles. Voir aux A.D.à Melun la généalogie Jolly, établie en Allemagne en 1937, 250 familles issues de Jean Jolly de Saint-Denis les-Rebais.

1685-1787      Période du désert

                         Au début, quelques abjurations de couples ; tous les enfants sont baptisés obligatoirement par le prêtre ; à partir de 1715, plus de mariages à l’église; tous les enfants sont déclarés : bâtards, naturels, illégitimes, d’une copulation illicite de parents de la R.P.R., non mariés, hors église. Dans leurs familles, les couples sont considérés mariés quand un contrat a été signé devant un notaire.

                         Des couples se rendent à pied à Tournay, à la frontière pour recevoir la bénédiction d’un pasteur. Cette ville est une place forte espagnole ou autrichienne ; beaucoup de mercenaires suisses protestants ont le droit d’avoir un pasteur .En 1732, 9 couples de St Denis qui avaient réussi à franchir la frontière et entrer dans Tournay, sont retenus prisonniers au retour. Pour prendre la Cène, de temps en temps, les fidèles se rendent à la Chapelle de l’ambassade de Hollande à Paris.

                        Les décès sont rarement déclarés ; les morts sont enterrés dans les jardins, à la tombée de la nuit, selon la loi.

                        En 1768, un pasteur du désert, Charmuzy, formé à Lausanne, réorganise l’église; des anciens sont nommés ; un lieu de culte est aménagé chez Ducorbier au hameau du Ménillot ; un règlement est adopté ; le diaconat est prioritaire.

                        En1771, au cours d’une dragonnade, des fidèles sont arrêtés, emprisonnés puis libérés un peu plus tard contre une rançon. La même année, les couples Baudoin et Ducorbier, sur plainte du prêtre pour refus de baptême, seront expulsés de France et accueillis à Amsterdam.

                        Vers 1780, un nouveau pasteur du désert, Jean-Baptiste Hervieux, formé à Lausanne, s’installe à la Ferté sous Jouarre, puis quelques temps à St Denis où son deuxième fils naîtra, baptisé par le curé du village le 28 avril 1782. En1788, il s’installe à Meaux où 450 couples ont fait réhabiliter leur mariage. A Saint-Denis-les Rebais 50 couples ont retrouvé leurs doits civils avec l’Édit de tolérance de 1787.

                         Le pasteur Hervieux, épris de justice et liberté, sera candidat aux élections de 1790 et élu au Conseil général à Melun. Devenu personnage politique, il sera guillotiné en 1794 pour propos jugés favorables au roi.

1804                           Après le Concordat de 1802 et les articles organiques de1803, une grande église consistoriale protestante est crée, avec Monneaux (près de Château-Thierry) comme capitale. L’église de Villeneuve-sous-Bois (hameau de St Denis) est membre de la 3 ème section avec Meaux, Nanteuil, Quincy, la Ferté-sous Jouarre et Saacy-surMarne

1808                 Deux anciens Bonnefoy et Ducorbier achètent au nom du consistoire, l’ancien pressoir de l’abbaye de Rebais au lieu dit Vautavone. Il avait été vendu en 1791 comme bien national. Ils demandent au conseil municipal de prendre à sa charge le montant des frais de restauration et d’aménagement en temple. C’est d’abord un refus, mais après l’intervention du sous préfet le conseil accepte le devis.

1811                Le 21 juillet le temple est inauguré en présence des autorités civiles et religieuses et de la garde nationale. C’est le premier reconstruit en Ile de France.

1812                Le pasteur Nicolas Hervieux, formé à Lausanne, fils du pasteur guillotiné, présente à la mairie une autorisation préfectorale pour faire le culte ; il desservira la communauté jusqu’en 1837.

1830                Le conseil municipal autorise l’aménagement d’un cimetière dans le jardin du temple ; il remplace celui de Villeneuve-sous Bois, crée au 17 ième siècle et attribué au couvent de Rebais à la Révocation.

1837                Mr Bastie est le premier pasteur titulaire nommé par le ministre des cultes.

1838                Il ouvre une école protestante dans une grange, malgré l’opposition du maire.

1846                Sous le ministère du pasteur Antoine Robert, une école est construite, aux frais des membres de l’église, par une souscription sur 3 ans. Elle sera l’objet de nombreux litiges pendant 50 ans.

1858-1859      Un nouveau temple est construit par la commune, avec la participation des paroissiens, dans le jardin de l’école.

1882                L’école est laïcisée sous Jules Ferry.

1890                Le Conseil d’État rétablit l’école supprimée par le conseil municipal.

1906                Après la loi de séparation , l’association cultuelle constituée déclarée au journal officiel remplace l’ancien consistoire et reste propriétaire de ses biens (temple, école, cimetière).

1908                Le pasteur Jules Pinhède, nommé en 1906, fait entreprendre, par le conseil presbytéral, la construction d’un presbytère, aux frais des membres de l’église (15 000 Fr) inauguré en 1911.

1913                Le pasteur crée une association sous la loi de 1901, appelée La Fraternelle, pour organiser des loisirs culturels et sportifs de la jeunesse,et fait construire une grande salle, dite "hangar", dans le jardin du presbytère. Un arrêt du Conseil d’État confirme que l’E.R.F.de Saint-Denis-les-Rebais est bien propriétaire du temple, de l’école et du cimetière, contre l’avis du maire, du préfet et du ministre des cultes, qui sont déboutés de leur demande.

1914                L’E.R.F. étant favorable à la laicisaton de toutes les écoles, le conseil presbytéral propose de céder à la commune, contre une indemnité, l’école de Mazagran anciennement protestante. Le maire refuse. Grâce à la médiation du  Sous Préfet de Coulommiers, le conseil municipal accepte la proposition et versera 1500 Fr à l’E.R.F. et 500Fr à la caisse des pauvres

1916                Mort du pasteur à Verdun

1924                Au cours des ministères des pasteurs Mermod, Monteil et Fargues, c’est l’exode rural et la diminution importante du nombre de foyers protestants ; l’église ne peut plus assurer financièrement un poste pastoral à temps complet.

1945-1951      Le pasteur Vernier assure la desserte en demi-retraite. Après son départ, l’église est rattachée à celle de Nanteuil-les Meaux

1963                Le presbytère de Mazagran est vendu pour permettre la construction d’un nouveau à Coulommiers

1965                Il est inauguré sous le ministère du pasteur Cadier, la cérémonie étant présidée par Mr Roger Barbéry ,ancien pasteur.

1987                Pose d’une plaque au cimetière de Vautavone, à l’emplacement du premier temple reconstruit en Ile de France en 1811 et commémorant l’Édit de tolérance de 1787.

1992                Culte de reconnaissance présidé par le pasteur Armand Lopez, après la restauration totale du temple, grâce aux subventions des pouvoirs publics (commune, conseil général et régional)

1996                Modifications des statuts ; Nanteuil et St Denis constituent une seule église. Le comité directeur gère le patrimoine de Mazagran

1998                Après les importants travaux de restauration de la salle (maçonnerie, électricité, chauffage) le certificat de conformité est accordé. La salle pourra être louée pour des réunions familiales

2004                Le 11 Novembre, en présence de nombreuses délégations civiles et militaires, une plaque commémorative a été posée sur le mur du presbytère, sa maison natale, à la mémoire d’Edmond Pinhède, général de division et compagnon de la libération. Il était le fils de Jules Pinhède, nommé pasteur à Mazagran en 1906 et tué à Verdun en 1916.

Document fourni par Robert Mousseaux.

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