François de La Noüe dit Bras de fer

François de La Noüe
dit Bras de fer

(1531-1591)


Capitaine, chevalier de l'Ordre du roi
Seigneur de la Nouë-Briord de La Roche-Bernard (en Beauce) de Montreuil-Bonnin
Région de Nantes 1531 – Moncontour (en Bretagne) 4 août1591

Un calviniste sincère, honnête homme, tolérant et humain
"C'était un grand homme de guerre et en plus un grand homme de bien"
                                                                                                                                                          HENRI IV

Biographie :

Descendant d'une vieille famille qui s'est illustrée dès de XIII ème siècle par son dévouement envers les ducs de Bretagne, François de La Noüe naît en 1531 au manoir de Briord entre Nantes et Bourgneuf.
Il est d'abord appelé à la cour de François 1er en qualité de page du futur Henri II. Plus tard, l'occasion lui est donnée de montrer son habileté et son courage en Piémont, lors des guerres d'Italie. C'est là qu'il noue des liens d'indéfectible amitié avec le cadet des frères Châtillon : François de Coligny, seigneur d'Andelot.
En 1558, à la faveur du voyage qu'il effectue sur ses terres bretonnes, assisté du pasteur Gaspard Carmel dit Fleury, d'Andelot organise au château de la Bretesche près de Nantes de mémorables prêches qui auront pour conséquence l'adhésion d'une partie de la noblesse bretonne à la Réforme. Au nombre des nouveaux adeptes, deux personnalités bretonnes en vue : Jean de Rohan et François de La Noüe.
Le traité du Cateau-Cambrésis a mis un terme aux guerres d'Italie. C'est, pour La Noüe, une pause dans son activité de combattant, une occasion aussi de commencer à se frotter à la politique, ou du moins d'en observer le près les mécanismes. Il a en effet ses entrées à la cour où le meilleur accueil lui est réservé, car en dépit de sa récente conversion, ses hautes qualités morales inspirent confiance.

Le massacre de la grange de Wassy en 1562 est à l'origine de cette série d'affrontements entre catholiques et protestants qui ne s'achèveront que sous Henri IV.. La Noüe doit choisir son camp. C'est sous les ordres des chefs huguenots : François de Coligny, seigneur d'Andelot et le prince Louis de Condé, qu'à la tête de ses troupes, il s'empare d'Orléans. Deux ans plus tard, il participe aux batailles de Jarnac et de Moncontour (au Poitou). Ce qui ne l'empêche nullement d'être déchiré par ces guerres fratricides et de les condamner.
En 1571, à la bataille de Fontenay au Comte, il reçoit une blessure nécessitant l'amputation du bras gauche et la pose d'une prothèse en fer qui lui vaudra son sobriquet. La carrière de François de La Noüe de déroulera désormais au rythme des guerres successives et des éphémères traités de pacification.
La même année, sur ordre du roi et selon les instructions de l'amiral Gaspard de Coligny, il gagne les Flandres où il lui a été ordonné de soutenir les sujets de Guillaume d'Orange révoltés contre l'occupant espagnol. Mais pendant ce temps des événements graves se produisent en France : le revirement politique de Catherine de Médicis en faveur des Espagnols, d'abord et surtout le massacre de la saint Barthélemy. Ami des huguenots, tout en confirmant sa fidélité au roi, La Noüe se voit confier par Charles IX conscient de sa valeur une délicate et quasi impossible mission de médiation : convaincre ses coreligionnaires de La Rochelle, ulcérés par la tragédie qui vient de se jouer, d'accepter de négocier et de déposer les armes. Considéré comme traître par les plus extrémistes d'entre eux, il devra se retirer sans avoir abouti.
Soldat avant tout, notre héros finit par se lasser des rivalités opposant en France les diverses factions aux visées essentiellement politiques, Il juge donc plus conforme à sa vocation d'aller se mettre au service des révoltés hollandais que continue d'opprimer le duc d'Albe. Au cours d'un combat, il tombe aux mains des Espagnols. Il en résultera pour lui cinq longues années de détention dans les conditions les plus atroces C'est au cours de cette période, entre 1580 et 1585, qu'il rédige ses remarquables Discours politiques et militaires suivis des Observations sur plusieurs choses advenues aux trois premiers troubles. Ces deux ouvrages, le premier surtout, ne vont pas tarder à faire de La Noüe, un des historiens et moralistes les plus remarquables du siècle.
Quelques années plus tard, François de La Noüe qui n'a cessé de prêcher la réconciliation entre les deux communautés se rallie tout naturellement à Henri IV. Il participe notamment à ses côtés à la bataille d'Ivry, avant que de graves incidents ne le rappellent au pays.

On sait comment le duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, fut évincé au profit du prince de Dombes. Entré en dissidence, le duc cherche à réactiver à tout prix les forces aristocratiques hostiles au roi et à les regrouper au sein du mouvement de la Ligue. Des troubles éclatent ici et là. En 1589, Fougères, Saint-Brieuc, Quintin tombent aux mains des ligueurs, tandis que Rennes, un moment investie, est reprise par les troupes royales. Les campagnes se soulèvent à leur tour pour combattre les loyalistes et des exactions d'une cruauté inimaginable se produisent alors un peu partout.
Dans les derniers mois de l'année 1590, tandis que Moncontour de Bretagne se trouve aux mains des troupes loyalistes en partie protestantes, Lamballe résiste, solidement tenue par les ligueurs. Un premier assaut en janvier 1591 s'est avéré infructueux. Le prince de Dombes, qui dirigeait lui-même l'opération, demande des renforts. C'est à cet appel qu'outre un général anglais répondent précisément François de La Noüe et un de ses compagnons d'armes. Six mois se sont écoulés…
Le 16 juillet, le prince de Dombes, solidement épaulé par son intrépide capitaine huguenot, parvient cette fois-ci à investir la ville. Hélas ! le sort ne joue pas en faveur des assaillants.

Tandis qu'il effectue une tournée de reconnaissance, La Noüe est en effet mortellement blessé, atteint par une balle en plein front. Son état reste un moment stationnaire. Mais une semaine plus tard, la blessure s'est aggravée. La victime demande alors elle-même à être transportée en lieu sûr..
C'est à Moncontour, après l'échec d'une opération de la dernière chance et au terme d'une longue agonie, que celui que l'on nommait le Bayard huguenot rend l'âme un certain quatre août 1591.

 

Eléments de généalogie

 

Sources :

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