Cet article fait suite à l’histoire d’une maison de Virieu le Grand décrite dans un article du Bugey N° 12 de 1914 par A. Callet. J’ai voulu en savoir un peu plus sur cette famille de LONGECOMBE, propriétaire de cette demeure.

J’ai reconstitué leur arbre généalogique en étudiant les registres paroissiaux de Belley, Virieu le Grand, Longecombe, Chaley, et les registres notariaux de différents notaires de Belley (RICHERAND, BALME) et de l’AIN. L’article précité comporte une erreur : Antoine Balthazard de LONGECOMBE n’est pas décédé dans son château de Thoy en 1747, mais à Paris en 1726. Son épouse de POLEINS Charlotte Renée est décédée à Belley le 26/09/1747 à 93 ans.

Les seigneurs de LONGECOMBE sont une des plus vieilles familles de notre Bugey. La seigneurie de ce nom, située sur le Plateau d’Hauteville Lompnes, a été inféodée à Pierre de NUCEY, qui pris le nom de LONGECOMBE, en simple inféodation le 17 septembre 1321 par le Comte de Savoie. Quelques années plus tard toutes justices sur ses terres lui furent accordées. La famille de LONGECOMBE se sépara en 3 branches, les de LONGECOMBE seigneur dudit lieu, les de LONGECOMBE de THOY marquis de Thoy, et les de LONGECOMBE installés dans le Dauphiné.

Cette riche et puissante famille ne s’est alliée à aucune des cinq autres familles seigneuriales du plateau d’Hauteville Lompnes (de GRENAUD, de MONTILET, d’ANGEVILLE, de VILLETTE, de MICHAUD). Les de LONGECOMBE vendirent les rentes, différentes terres et bois appartenant à la seigneurie avant la Révolution mais gardèrent le château. Ce dernier est cité « masure de château » dans les biens saisis à la Révolution française. Ils n’y habitaient plus depuis longtemps. Ils possédaient en plus du château de Longecombe, une grande maison à Belley, le château de Thoy et une maison à Virieu le Grand. Celle étudiée dans l’article précité. Le 19 février 1733 Joseph Honoré de LONGECOMBE marquis de Thoy décéda en sa maison familiale de Virieu. Sa mère Gabrielle de GRILLIET, décédée aussi à Virieu le Grand le 02 avril 1695, fut marraine, en 1678 lors d’une cérémonie peu commune célébrée dans l’église du lieu.

En effet, le 22 avril 1678, dans l’église paroissiale, jour de la procession solennelle de la Mission, à Virieu le Grand furent célébrées les cérémonies d’abjuration d’hérésie de deux filles. Jeanne est fille de feu Jean TRANCHANT, marchand drapier de Beaulieu en Virarais, et de Claudine TERNAY ; Benoite est fille de feu Jean Michel TRANCHANT, marchand, et Anthoinette PALLIN, aussi de Beaulieu.

Cette cérémonie, nous dit le curé, eut lieu sous la présidence de Messire Charles Emanuel DEMOYRIAT, abbé de Montange, chevalier de la Sainte Croix pour la propagation de la foi. Toujours d’après le curé TOLAND, 3000 témoins assistèrent à l’eucharistie et à la procession générale dont des curés des alentours (Contrevoz, St Martin, Belmont, Rottagnat, Cuzieu, Bons, Vieu, Champagne, Longecombe).

Lors de l’abjuration, les deux filles reçurent le prénom de Marie en plus de celui qu’elles portaient déjà, et eurent parrains et marraines.

Jeanne Marie eut noble Charles d’ARTEMARE et dame Gabrielle de GRILLIET veuve de feu noble et puissant seigneur Anthoine de LONGECOMBE ; Benoite Marie eut noble François d’ANGEVILLE et sa mère dame Anthoinette de MORTARAY vicomtesse de Lompnes.

Il n’est pas dit s’il y eut « ripailles » après la cérémonie, ni si les deux jeunes filles, dont l’âge n’est pas indiqué, reçurent une somme d’argent de la caisse de conversions créée en 1676 par Louis XIV. Ce qui est certain, c’est qu’elles ne furent pas inquiétées par l’abolition de l’édit de Nantes le 18 octobre 1685.

Thierry FAURE DAVID NILLET.

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