portrait
souhaité

Jeanne Galzy

(1883-1977)


Messagère d'un art de vie et d'une sagesse dont elle-même s'est servie pour guider son existence, elle a aussi l'âme d'un poète qui a su prendre le temps de contempler la vie et l'aimer par dessus tout. Elle peut dès lors nous toucher, nous lecteurs, par l'émotion et tout à la fois par la lucidité avec laquelle elle a observé une société parfois dure.

 

Jeanne GALZY était un pseudonyme et son véritable de famille était BARADUC. L'arrière grand-père de Jeanne GALZY, dont la famille était protestante avait été galérien sous Louis XIV. Les protestants qui avaient pris les armes dans le sud de la France et particulièrement en Catalogne étaient envoyés aux galères à cette époque. On dénombre ainsi, entre 1702 et 1776, 2.700 protestants condamnés aux galères.

Louise, Jeanne BARADUC est née le 30 septembre 1883 au n° 27, de la Grande-Rue à Montpellier. Elle est la fille de Léonard Léon BARADUC, voyageur de commerce né en 1850 et d'Emilie Blanche GUILLOT, sans profession née en 1856

"La fille", roman que publie Jeanne GALZY en 1961, est dédié à sa sœur Berthe BARADUC. Augustine, Antoinette Berthe BARADUC est née le 26 janvier 1889 au N° 15 de la Grande-Rue. Le père, Léon BARADUC est alors négociant. Il faut supposer qu'elle ne s'est jamais mariée puisque sa sœur aînée la nomme dans sa dédicace, par son patronyme.

Dès sa petite enfance, Jeanne est en contact avec la littérature et la poésie, grâce à sa mère, une cévenole, qui lui récite des poèmes, dont certains qu'elle écrit elle-même. Jeanne GALZY explique, dans un article des Nouvelles Littéraires, que cette enfance a sans doute déterminé sa vocation d'écrivain. J'ai toujours écrit. J'ai été élevée par une mère qui écrivait des vers dans le temps où on ne les publiait pas. Ces vers, elle me les récitait, j'était toute petite.

Nouvelles littéraires 18 janvier 1934

 

Au delà de Montpellier, chez un oncle, elle est déjà devenue amoureuse de la nature dont elle fait, toute sa vie et dans plusieurs de ses œuvres, une religion. La demeure de l'Oncle a appartenu autrefois au Marquis de Nubile, qui se cache dans une noria pendant la révolution.

Elle obtient avec succès le baccalauréat au Lycée de Montpellier.

Elle reste dans sa famille jusqu'à sa majorité, puis décide de poursuivre ses études. Grâce à un professeur, Monsieur GACHON, elle obtient d'être auditeur libre à la Faculté des Lettres de garçons à Montpellier. Par ce même professeur, elle a les moyens de venir à Paris où elle est élève à Fénelon.

Entrée à l'ENSJF (école normale supérieure de jeunes filles) à Sèvres, elle fait partie de la promotion, celle de 1907 et c'est en auditrice libre à la Sorbonne qu'elle prépare l'agrégation, dont elle réussit le concours.

Poussée par ses amis de Sèvres, elle publie des vers gratuitement dans le "Mercure de France". En 1911, elle publie son premier roman "l'Ensevelie", d'abord dans "le Mercure de France", puis dans son intégralité en 1912 chez Calmann-Levy.

 

En 1912, elle demande un poste de professeur. Elle enseigne donc, à Montpellier, à des classes de garçons. Elle est d'ailleurs une des premières femmes professeurs à enseigner dans une école de garçons.

Atteinte du mal de Pott, c'est-à-dire de tuberculose des vertèbres, elle doit interrompre son travail d'enseignante. Pendant sa maladie, elle rédige "La femme chez les garçons" où elle parle de sa récente expérience en tant que professeur qu'elle publie en 1919 chez PAYOT.

A Berck, elle écrit "les allongés". A sa grande surprise, son roman reçoit le PRIX FEMINA-VIE HEUREUSE en novembre 1923. A Berck, elle rédige aussi son roman "la Grande'Rue" d'après les souvenirs d'enfance de sa mère.

De 1924 à 1925, elle est professeur à Saint-Germain, à partir de 1925, elle enseigne à Paris au lycée Lamartine où elle reste sans doute jusqu'à sa retraite.

Elle enseigne à Amiens et elle écrit "L'Initiatrice aux mains vides", où elle relate son expérience de professeur à Amiens, livre qui lui vaut beaucoup de succès. Publié en 1929, ce romain obtient "le prix Brentano's".

 

En 1940, elle devient membre du jury Fémina, jusqu'en 1977.

 

Au moment où elle prend sa retraite, elle repart dans sa ville natale à Montpellier où elle habite dans la vieille maison de famille avec sa sœur Berthe BARADUC.

Sa sœur, Berthe, qui la déchargeait de tous les soucis d'intérieur d'une maison et qui l'aidait à écrire ses romans meurt le 26 avril 1961 à Montpellier. C'est pourquoi, le volume "la Surprise de Vivre" entrepris en 1957, n'est achevé qu'en 1968.

Ensuite, elle se contente d'écrire "la Fille" publié en 1961 et la bibliographie "d'Agrippa d'Aubigné". Elle n'achèvera jamais son projet de la "double trilogie" de la "Surprise de Vivre" qu'elle appelait sa grande saga et cette série ne se constituera définitivement que de quatre volumes dans le dernier, en 1976, s'intitule "le Rossignol Aveugle".

 

Le 7 mai 1977, elle décède, frappée d'une hémiplégie, alors qu'elle est hospitalisée dans une clinique de Montpellier à l'âge de 94 ans.

Voir : sa généalogie.

Bibliographie :

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Portrait : d'après www.culture.gouv.fr, tous droits réservés.
Texte : R. Oudot, tous droits réservés.